
Le secrétaire d’Etat (ministère des Affaires étrangères) américain, Antony Blinken, a annoncé, jeudi 13 octobre 2022, l’octroi d’un financement de 60 millions de dollars d’assistance rapide « aux Tunisiens les plus vulnérables ». Cette aide arrive au moment où la Tunisie souffre d’une crise économique et financière sans précédent. Mais ce don à la somme modeste semble être un geste symbolique de la part des Etats-Unis, qui attendent la mise en place des élections parlementaires (décembre 2022) pour un retour vers une relation normale avec la Tunisie.
Manque apparent de confiance dans les autorités tunisiennes ?
L’aide immédiate de 60 millions de dollars transitera par l’intermédiaire de l’UNICEF et non directement au gouvernement tunisien, a expliqué Antony Blinken dans un tweet. S’agit-il là, comme se demandent certains, d’un signe du manque de confiance de l’administration américaine qui n’est pas prête à aider l’état tunisien directement afin de régler son déficit commercial et autres problèmes économiques ?
Une somme dérisoire et humiliante.
Mais ce qui a vraiment déchainé les critiques des journalistes, des réseaux sociaux et de certains hommes politiques est le côté dérisoire de la somme et la façon dont l’information a été annoncée. 60 millions de dollars est peu par rapport aux 220 millions d’un nouveau contrat sécuritaire pour l’acquisition d’avions d’entrainement et de reconnaissance (voir notre article, Coopération militaire entre les USA et la Tunisie, continuation sur sa lancée malgré les divergences politiques), ou même le prêt de 200 millions venu cet été de l’Algérie. Pire encore, certains voient cette aide « humanitaire » pour les plus nécessiteux comme un geste de charité, comparable à ce qui les pays dits développés font avec ceux souffrant de famines.