L’entretien début octobre 2022 de la sous-secrétaire adjointe du Département de l’Armée de l’air des Etats-Unis, Kelly L. Seybolt avec le ministre de la Défense tunisien, Imed Memmiche, montrent que les accords de coopération militaire entre les USA et la Tunisie restent inchangés. Cette visite s’est faite une semaine après la signature de la 35e Commission militaire jointe Etats-Unis-Tunisie qui officialise pour l’année suivante la coopération militaire bilatérale.
C’est que la Tunisie achète ou reçoit beaucoup de matériel américain, surtout dans le domaine de l’aviation, avec une récente commande de T-6C Texan II, d’une valeur de 90 millions de dollars, des avions d’entrainement, mais qui sont aussi utilisés par d’autres pays dans la lutte contre le terrorisme. La Tunisie utilise d’autres avions américains tels le C-130 de transport, des hélicoptères, et devrait bientôt renouveler son escadrille d’avions de chasse, les vieux F5, peut-être avec des avions toujours américains de type FA-18.
Et pourtant, aux Etats-Unis beaucoup dans le gouvernement et au Congrès voudraient lier la continuation de la coopération militaire avec un retour au processus démocratique, critiquant ouvertement ce que certains appellent un coup : la prise des pleins pouvoirs et la dissolution du Parlement par le président Kaïs Saïed. Un des critiques de la politique du président tunisien n’est autre que Joey Hood, nominé par Joe Biden pour devenir le futur ambassadeur des Etats-Unis en Tunisie.
Mais si la coopération militaire entre les Etats-Unis et la Tunisie est nécessaire pour les Tunisiens, elle l’est aussi pour les Américains, Ils voient en la Tunisie un partenaire indispensable dans la lutte contre les mouvements jihadistes-takfiristes toujours présents dans la région.
