Décharge d’Agareb, pourquoi Kais Saied a-t-il fait marche arrière ?
Depuis près de deux mois Sfax croule sous les poubelles car la population locale, la considérant insalubre, a fermé de force la décharge d’El Gonna principal entrepôt des détritus de la deuxième ville de Tunisie. Ne pouvant trouver d’autres solutions à court-terme pour les poubelles de Sfax, le gouvernement tunisien ordonne en début de semaine la réouverture de la décharge. La population d’Agareb, révoltée, interdit l’entrée de la ville aux forces de l’ordre lors d’échauffourées ayant fait un mort du côté des manifestants. Le gouvernement fait appel à l’armée.
Jeudi 11 novembre, volte-face, le Président de la République ordonne la fermeture de la décharge et reçoit des représentants de la société civile d’Agareb.
Signe de faiblesse ? Tentation populiste ? Les commentaires sont nombreux quant aux raisons du président d’écouter les demandes de la commune d’Agareb. Certains même parlent de la peur du gouvernement que la violence dérape, devenant insurrection, car certains des manifestants seraient proches d’Annahda.
Mais peut-être s’agit-il simplement d’une volonté de la Présidence d’écouter vraiment les revendications (déjà anciennes) d’une population d’une petite ville souffrant depuis des années de la proximité de cette décharge ? Ce serait peut-être aussi une façon de gagner du temps, et revoir dans le détail pourquoi tant d’erreurs ont été commises dans le domaine de la protection de l’environnement, ici dans le gouvernorat de Sfax, mais aussi dans le reste du pays ?
