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“Intervention” américaine en Tunisie, un mauvais signe ou un bon signe ?

Tunisie Numérique écrivait à la une du 17 octobre : « Le secrétariat d’Etat américain s’acharne, un mauvais signe », car les Etats-Unis s’intéressent de près à l’avenir démocratique de la Tunisie, mais est-ce là une bonne ou une mauvaise chose ?

De fréquentes visites de dignitaires des Affaires étrangères.

Depuis le « coup de force » du 25 juillet 2021 et la dissolution du parlement, les visites de dignitaires américains se sont succédé en Tunisie (Derek Chollet, affaires étrangères en septembre 2021, Uzra Zeya, droits de l’Homme, en mai 2022, Barbara Leaf, sous-secrétaire d’Etat, en aout 2022, et Christopher Le Man, droits de l’Homme, en octobre 2022). Elles sont savamment orchestrées et dans le but apparent de faire revenir le président tunisien, s’étant arrogé les pleins pouvoirs, vers le chemin de la démocratie, mais sans critique acerbe, et sans recommandation particulière. Tout simplement, réitérer la volonté des USA de ne pas voir le pays sombre dans l’autoritarisme.

Une aide militaire et économique qui continue.

Pendant ce temps, l’aide financière et militaire américaine continue, voir notre article « Aide américaine de 60 millions de dollars, une goutte d’eau pour ne pas faire déborder le vase ? » La Tunisie est un partenaire sécuritaire important des Etats-Unis et de l’Europe, vu son emplacement géographique dans la lutte contre le terrorisme, l’immigration clandestine et en rapport avec son voisin libyen.

Une Amérique divisée quant à la Tunisie.

A savoir qu’aux Etats-Unis, les avis divergent quant à la situation politique actuelle en Tunisie. L’administration Biden a plutôt tendance à rester neutre envers le plan de Kaïs Saïed pour sortir le pays de sa crise politique. Elle refuse pour l’instant de mettre en place son futur ambassadeur Joey Hood, qui avait écrit au président Saïed le 21 aout 2021 une lettre d’avertissement alors qu’il était conseiller aux affaires du Moyen-Orient ; cela afin de ne pas envenimer les choses.

Mais beaucoup aux Etats-Unis, et en particulier au Congrès, seraient d’avis de couper toute aide américaine à la Tunisie tant que le processus démocratique n’est pas remis en place. C’est le cas par exemple des sénateurs Chris Murphy, Joe Wilson, Gerald Connolly et Rachida Tlaib. Il est bon à savoir qu’au Congrès, certains comme la sulfureuse Ilhan Omar seraient proches du Council on American–Islamic Relations (CAIR), une organisation ayant apparemment des liens directs avec les Frères Musulmans.

Donc bonne chose ou pas que les Etats-Unis s’intéressent au futur politique de la Tunisie ? Plutôt bonne, car n’est-ce pas le vœu de tous de retrouver une Tunisie démocratique, surtout au moment où le Fonds Monétaire International, réuni à New York, s’apprête à accorder un prêt à la Tunisie d’une valeur de 1,9 milliard de dollars ?

Frederic Mondlange

Source
Tunisie Numérique
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